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La blessure d’injustice

Commençons par définir ce qu’est l’injustice. C’est le caractère d’une personne ou d’une chose qui manque de justice. La justice se définit comme l’appréciation, la reconnaissance et le respect des droits et du mérite de chacun. Comme synonymes du mot justice, on retrouve : droiture, équité, impartialité, intégrité.

Une personne qui souffre d’injustice est donc celle qui ne se sent pas appréciée à sa juste valeur, qui ne se sent pas respectée ou qui ne croit pas recevoir ce qu’elle mérite.

Une personne peut aussi souffrir d’injustice lorsqu’elle reçoit plus que ce qu’elle croit mériter.

Donc, la blessure d’injustice peut être causée en pensant que nous avons plus de choses matérielles que d’autres ou, au contraire, que nous n’en recevons pas assez.

La blessure d’injustice s’éveille au moment du développement de l’individualité de l’enfant, c’est-à-dire entre l’âge de quatre et six ans environ, au moment où il devient conscient qu’il est un humain à part entière avec ses différences. L’enfant trouve injuste de ne pas pouvoir bien intégrer son individualité, de ne pas pouvoir s’exprimer et être lui-même. Il vit cette blessure surtout avec le parent du même sexe. Il souffre de la froideur de ce parent (c’est ainsi qu’il le perçoit), c’est-à-dire de son incapacité de sentir et de s’exprimer. Il souffre également de son autoritarisme, de ses fréquentes critiques, de sa sévérité, de son intolérance ou de son conformisme.

La réaction face à l’injustice consiste à se couper de ce qui est ressenti, croyant ainsi s’épargner. Le masque créé par l’enfant pour se protéger dans ce cas est celui de la rigidité.

Elle peut être exprimée de deux façons différentes : soit en étant conforme soit en étant rebelle.

Nous sommes conformes lorsque notre corps se raidit, nos yeux deviennent froids et fixent l’autre personne durement. Nous ne disons rien, mais il est facile de sentir l’injustice que nous ressentons et la colère que nous refoulons. Tout se passe à l’intérieur de nous. On peut considérer cette attitude comme la transition entre le masque de fuyant (la blessure de rejet) et le masque de rigide (la blessure d’injustice).

Les rigides rebelles quant à eux se défendent, crient et expriment leur colère ouvertement. Ils peuvent aussi facilement défier leur parent du même sexe ainsi que toute personne qui éveille la douleur vécue à l’origine avec ce parent.

Même si une personne se coupe de ce qu’elle ressent, cela ne veut pas dire qu’elle ne ressent rien. Au contraire, les personnes rigides sont très sensibles mais elle développent la capacité de ne pas sentir cette sensibiité et de ne pas la montrer aux autres.

Elles se font croire que rien ne les touche. Voilà pourquoi ces personnes semblent être froides et insensibles.

Voici les attitudes et les comportements qu’adopte une personne souffrant de la blessure d’injustice. Il est bon de rappeler que les comportements propres au rigide sont dictés par la peur de revivre la blessure d’injustice et qu’il est presque impossible pour une personne de se reconnaître dans tous ceux mentionnés ci-après :

  • le rigide cherche à se montrer vivant et dynamique même s’il est fatigué. Il dira souvent qu’il va super bien.
  • Il admet rarement qu’il vit des problèmes ou que quelque chose le dérange. S’il admet un problème, il s’empresse de dire que ce n’est pas grave, qu’il est bien capable de s’en sortir seul ou comment il s’en est sorti tout seul.
  • C’est un grand optimiste qui veut toujours se montrer positif.
  • Il se contrôle pour être parfait et pour correspondre à l’idéal qu’il s’est fixé ou qu’il croit qu’on attend de lui.
  • Il fait tout pour contrôler sa colère – celle dont il est conscient – ayant peur de perdre le contrôle. Sa réaction première lorsqu’il est en colère est d’attaquer quelqu’un d’autre, même si elle est contre lui-même. En réalité, il est en colère contre lui-même pour ne pas avoir vu juste ou pour ne pas avoir fait la bonne action par exemple.
  • Il peut sembler contrôlant avec les autres quand sa propre perfection est remise en cause et qu’il se défend.
  • Malgré le fait qu’il veuille que tout soit parfait et juste, il est souvent le premier à exagérer un fait ou une accusation. Il n’est pas conscient comme il peut être injuste envers les autres et lui-même.
  • Le rigide ne veut pas ressentir. Il montre difficilement ses sentiments parce qu’il ne sait pas gérer sa grande sensibilité. Il a peur de perdre le contrôle et de ne pas être parfait aux yeux des autres. Lorsqu’il est ému, il ne veut donc pas le montrer mais on peut le reconnaître à son ton de voix qui devient sec et raide. Il peut utiliser le rire pour cacher sa sensibilité et ses émotions. Il peut facilement rire pour rien, pour quelque chose que les autres ne trouvent pas drôle.
  • Il passe d’ailleurs pour froid, non affectueux et insensible parce qu’il se fait croire, ainsi qu’aux autres, que rien ne le touche. De ce fait, il est incapable d’établir une relation intime satisfaisante. Il a de la difficulté à se laisser aimer et à démontrer son amour. Il pense souvent trop tard à ce qu’il aurait voulu dire ou aux marques d’affection qu’il aurait voulu donner à ceux qu’il aime. Il se promet souvent de le faire lorsqu’il les reverra mais il l’oublie lorsque l’occasion se présente.
  • Il est très dur envers son corps et admet rarement être malade. Il sent difficilement le froid ou la douleur. Il se glorifie de ne pas avoir besoin de médicaments ou de médecin.
  • Il se croit apprécié surtout pour ce qu’il fait et pour son apparence. Il est performant et dans l’action tant que tout n’est pas terminé et parfait. Avant de se faire plaisir, il doit le mériter en ayant bien travaillé.
  • Il s’en demande beaucoup, veut performer et ne respecte pas ses limites. Il accepte de ce fait difficilement les paresseux.
  • Il est spécialiste en auto-sabotage quand cela commence à aller trop bien, selon lui.
  • Tout doit être juste, justifié et justifiable. Quand il est pris en défaut, il se justifie immédiatement. Il peut mentir pour se justifier et, par crainte d’être pris en défaut, il prépare ses justifications.
  • Il ne peut s’empêcher d’interrompre quelqu’un qui n’a pas été juste dans ses propos, croyant ainsi aider l’autre. Il critique facilement tous ceux qui n’agissent pas comme ce qu’il croit être parfait et juste, tout autant qu’il se critique lui-même.
  • Il croit que les connaissances sont plus importantes que les sentiments. Il se glorifie de ses connaissances et de sa mémoire.
  • Quand il a atteint sa limite, il peut être très cassant, sarcastique, entêté et intransigeant.
  • Il utilise souvent les mots suivants : pas de problème, justement, exactement, sûrement, toujours, jamais, correct, d’accord ?, il faut, je devrais, extraordinaire, fantastique et tous les superlatifs tels que : très bon, très bien, très spécial, trop beau…

Rappelons-nous que le fuyant et le rigide sont très perfectionnistes. Ils ont cependant des motivations différentes. Depuis leur tendre enfance, ils ont eu l’attention ou des compliments de leur parent du même sexe seulement lorsqu’ils agissaient selon les normes de ce dernier. Voilà pourquoi ils s’en demandent beaucoup, jusqu’à dépasser leurs limites, car ils croient que ce n’est jamais assez.

Le fuyant veut ETRE parfait pour se sentir aimé et accepté alors que le rigide veut tout FAIRE à la perfection pour se sentir aimé.

Dans les deux cas, ils craignent beaucoup les critiques, n’acceptent pas facilement l’aide des autres et n’en demandent pas. Le rigide refuse généralement de l’aide pour deux raisons. La première étant qu’il n’a pas envie d’être redevable et qu’il préfère se passer d’aide plutôt que d’avoir à rendre la pareille.

La deuxième étant qu’il est convaincu que l’autre ne fera pas les choses assez bien et qu’il aura à tout recommencer. Il se dira : “J’aime mieux le faire moi-même car ce sera fait à mon goût et de plus, ce serait trop long d’expliquer comment je veux que ce travail soit fait”.

La blessure d’injustice touche à l’AVOIR et au FAIRE. On a peur d’avoir moins ou plus que les autres, on a peur de mal faire ou de trop bien faire. Leurs peurs d’être critiqué ou d’être pris en défaut sont présentes.

La peur de se tromper est en effet très forte chez le rigide. Et plutôt que de vérifier ce qu’il ressent et ce qu’il peut apprendre sur lui, le rigide va s’intéresser davantage à savoir si ce qu’il a fait a été bien fait.

Il doute souvent de lui-même après avoir fait un choix. Il se demande constamment si ses choix sont les meilleurs pour lui, les plus justes.

Les personnes rigides sont très exigeantes avec elles-mêmes dans la plupart des domaines de leur vie. Elles ont une grande capacité à se contrôler, à s’imposer des tâches. Elles deviennent performantes et s’en demandent tellement que les autres en font autant. Elles s’en défendent oubliant que les autres sont là pour leur refléter à quel point elles s’en demandent à elles-mêmes.

Le rigide se permet rarement de se détendre sans se sentir coupable. Il se justifie lorsqu’il se repose ou qu’il s’amuse en disant par exemple qu’il le mérite bien après tout ce qu’il a fait.

Il a aussi de la difficulté à non seulement respecter ses limites mais surtout à les connaître. De ce fait, il s’arrête seulement lorsqu’il craque. Il représente celui qui est le plus enclin à souffrir de burn-out (d’épuisement professionnel). Il a d’ailleurs de la difficulté à demander de l’aide.

Ce sont les rigides, parmi les cinq caractères, qui sont le plus portés à se croiser les bras. Ils bloquent ainsi la région du plexus solaire pour ne pas ressentir.

Une autre façon de ne pas ressentir est de s’habiller en noir. Les personnes ayant cette blessure n’ont, en général, que des vêtements noirs ou très foncés à porter.

Le rigide cherche la justice et la justesse à tout prix. C’est en devenant perfectionniste qu’il essaiera d’être toujours juste. Il croit que si ce qu’il fait ou dit est parfait, ce sera nécessairement juste. Il est très difficile pour lui de comprendre qu’en agissant parfaitement, selon ses propres critères, il puisse être injuste en même temps.

La notion de mérite est très importante pour le rigide. Il veut mériter tout ce qui lui arrive. C’est pourquoi il aime que ceux qui l’entourent soient au courant de tout ce qu’il a fait et de tout ce qu’il a à faire, pour montrer qu’il mérite une récompense.

Il se compare à mieux et à pire. Celui qui souffre d’injustice est plus enclin à ressentir de l’envie envers ceux qui en ont plus et qui, selon lui, ne le méritent pas. Il peut aussi être convaincu que les autres sont envieux de lui lorsqu’il en a plus.

La plus grande peur du rigide est la froideur. Il a autant de difficulté à accepter sa propre froideur que celle des autres. Il fait tout son possible pour se montrer chaleureux. Il ne réalise pas vraiment que les autres puissent le trouver insensible et froid. Il ne prend pas conscience qu’il évite d’être en contact avec sa sensibilité pour ne pas montrer sa vulnérabilité. Il est très important pour le rigide de se faire dire qu’il est bon. Lorsque quelqu’un est froid avec lui, le coeur lui fait mal et il se demande tout de suite ce qu’il a fait ou dit de pas correct pour que l’autre agisse ainsi avec lui

Il est attiré par tout ce qui est noble. Le respect et l’honneur sont tout aussi importants. Il est facilement impressionné par les personnes qui ont des titres importants. S’il sait que ça peut lui valoir un titre, il devient encore plus performant.

Dans sa vie sexuelle, le rigide a généralement de la difficulté à se laisser aller, à ressentir du plaisir. Il éprouve des problèmes à exprimer toute la tendresse qu’il ressent. Lorsque la personne rigide a de la difficulté à s’engager, c’est à cause de sa peur de se tromper dans son choix de partenaire.

La blessure d’injustice affecte notre façon de communiquer. Les peurs du rigide qui l’empêchent de communiquer clairement et de faire ses demandes sont les suivantes : peur de se tromper, de ne pas être clair, d’être critiqué, d’avoir choisi le mauvais moment, de trop en dire, de déborder ou de perdre le contrôle, de déplaire, de passer pour trop exigeant, d’être jalousé ou envié, d’être jugé de profiteur.

Si vous vous voyez dans ces peurs, voilà un bon moyen pour découvrir que vous n’êtes pas vous-même et que c’est votre blessure d’injustice qui prend le dessus.

Voici la description du corps physique du rigide. Rappelons que plus une personne possède les caractéristiques suivantes, plus sa blessure est importante. Et à l’inverse, lorsqu’une personne ne possède qu’une ou très peu des caractéristiques mentionnées, c’est que sa blessure est moins importante. Le masque du rigide se distingue par ceci :

  • le corps est bien proportionné, le plus parfait possible
  • la posture est bien droite
  • les épaules sont carrées
  • des parties du corps sont rigides et raides (ex. : les jambes, le cou, le dos…)
  • certains mouvements sont secs
  • l’apparence est soignée et séduisante
  • la taille est petite et serrée par un vêtement ou une ceinture
  • la mâchoire est serrée
  • le ventre est plat et il s’efforce de le rentrer
  • les fesses sont rondes et bombées
  • le teint est clair et rayonnant
  • le regard est brillant, vivant et direct
  • la voix est sèche et rapide

Voici quelques malaises et maladies que peuvent s’attirer les personnes souffrant de la blessure d’injustice : des raideurs ou tensions dans le corps (haut du dos, cou, chevilles, genoux, hanches, coudes, poignets), le burn-out, les maladies qui se terminent en “ite” (tendinites, bursite, arthrite. Toute maladie se terminant par “ite” indique une colère intérieure retenue), les torticolis (à cause de sa difficulté à voir tous les aspects d’une situation qu’il considère comme injustes), les problèmes de constipation et d’hémorroïdes (à cause de sa difficulté à lâcher-prise et de la retenue de vivre qu’il s’impose), les crampes (qui se manifestent lorsqu’une personne s’accroche ou se retient par peur), les problèmes de circulation du sang et des varices (dûs à sa difficulté à se faire plaisir), l’anorgasme chez la femme, l’éjaculation précoce ou l’impuissance chez l’homme, les problèmes de peau sèche, des boutons sur le visage, le psoriasis (le rigide s’attire ce problème pour ne pas être trop bien ou trop heureux. Ce serait injuste face aux autres. On remarque que les poussées de sporiasis arrivent fréquemment lors de vacances ou à des moments où tout va bien dans sa vie), les problèmes de foie, de nervosité, d’insomnie, de vision.

Au niveau de l’alimentation, le rigide préfère les aliments salés aux aliments sucrés. Il aime aussi tout ce qui est croustillant. Il essaie en général de bien équilibrer son alimentation et se contrôle pour ne pas grossir.

Parmi les cinq caractères, c’est sans doute lui qui choisira le premier de devenir végétarien car pour lui c’est juste. Et s’il fait ce choix parce qu’il n’aime pas la viande et qu’en plus ça lui fait plaisir de sauver des animaux, son corps s’en portera mieux.

S’il contrôle trop son alimentation, il peut perdre le contrôle à l’occasion dans les sucreries ou l’alcool. Il se justifiera devant les autres que ça ne lui arrive jamais si cela se produit devant eux.

Lorsque c’est lors d’une situation qui le touche beaucoup (anniversaire…), il sera porté à manger ce qu’il s’interdit habituellement, surtout ce qui pourrait le faire grossir, et se justifiera en disant qu’il ne mange jamais cela d’habitude.

Le rigide peut être influencé à suivre un régime, parce qu’il prendra du poids, surtout par culpabilité car il se sentira coupable de ne pas être capable de se contrôler. Son désir d’avoir un corps parfait et sa croyance que le surpoids sera moins visible, fera que le poids se répartira uniformément. Son corps continuera à être proportionné.

Si toutefois il se décide à suivre un régime, il sera celui qui y arrivera le mieux car il parviendra à se contrôler et à se créer des obligations, notamment celle d’atteindre la perfection pour lui-même, selon son idéal de perfection.

N’oubliez pas que tout ce qui précède n’est vécu que lorsqu’une personne souffrant d’injustice décide de porter son masque de rigide, croyant ainsi se protéger et éviter de souffrir. Ce masque peut être porté très peu ou très souvent selon l’intensité de la blessure.

Cette vidéo a pour but de vous aider à devenir conscient de la blessure d’injustice.

Le prochain et dernier podcast contiendra toutes les informations dont vous aurez besoin pour guérir les 5 blessures de l’âme et redevenir vous-même.

A bientôt !

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