Hameau de Chevigny - 21140 MILLERY

La blessure d’abandon

Pour commencer, il faut faire une distinction entre rejeter et abandonner.
Rejeter quelqu’un, c’est le repousser et ne pas vouloir l’avoir à ses côtés ou dans sa vie.
Abandonner quelqu’un, c’est le quitter, le laisser, ne pas vouloir s’en occuper.

Les peurs d’être rejeté ou abandonné sont les plus souffrantes et effrayantes car elles touchent l’être directement.
Les 3 prochaines blessures se situent davantage au niveau du ‘avoir’ et du ‘faire’.

La blessure d’abandon est la 2ème la plus souffrante après celle du rejet car elle est vécue d’une façon passive, à l’intérieur de soi. Elle est surtout caractérisée par la grande tristesse vécue au plus profond de l’être.

La blessure d’abandon s’éveille entre 1 et 3 ans avec le parent du sexe opposé.
L’enfant a souffert de ne pas se sentir soutenu par son parent du sexe opposé dans sa connexion ‘amour-affection’. Il a manqué de nourriture affective ou a reçu une forme d’affection non chaleureuse ou différente de ses attentes.

Les personnes qui souffrent d’abandon ne se sentent pas assez nourris affectivement.

Le masque que l’humain se crée pour tenter de cacher sa blessure d’abandon est celui de dépendant.

Voici les attitudes et les comportements de la blessure d’abandon ainsi que du masque activé du dépendant. Il est bon de rappeler avant cela que les comportements propres au dépendant sont dictés par la peur de revivre la blessure d’abandon et qu’il est presque impossible pour une personne de se reconnaître dans tous ceux mentionnés ci-après.

  • le dépendant a de la difficulté à fonctionner seul et a très peur de la solitude. Il recherche la présence et l’attention. Il a surtout un grand besoin d’être soutenu par son entourage.
  • il souffre souvent de tristesse profonde, étant seul ou non, sans trop savoir pourquoi
    quand il est seul, il peut pleurer pendant longtemps, inconscient de s’apitoyer sur son sort.
  • il crée dans sa vie des difficultés de toutes sortes pour attirer l’attention et recevoir de l’aide. Cela lui évite de se sentir abandonné. Etre abandonné est plus douloureux à vivre pour lui que les divers problèmes qu’il s’attire.Il provoque donc inconsciemment des drames ou des maladies pour attirer la pitié. Il développe une attitude de victime en croyant que c’est parce qu’il est malchanceux.
  • il fusionne facilement avec les autres. Il entre dans leurs émotions et leurs souffrances, mais il se sert de leurs problèmes pour ramener l’attention à lui.
  • il exhibe un côté vedette, souvent dramatique, dans sa façon de s’exprimer, afin d’attirer l’attention. Dans un groupe, il aime parler de lui. Il ramène souvent tout à lui.
  • il s’accroche physiquement aux autres. Il a de la difficulté à faire ou à décider quelque chose seul.
  • il demande des conseils ou l’avis des autres et peut même se montrer incapable juste pour avoir de l’aide et non parce qu’il ne peut pas y arriver. Ensuite, il est fort probable qu’il ne suive pas ces conseils puisqu’il cherchait uniquement l’attention.
  • quand il s’occupe de quelqu’un ou lui rend service, il désire surtout se faire complimenter, se sentir important et c’est dans l’espoir aussi que ce dernier s’occupera de lui en retour.. Cette attitude apporte cependant souvent des maux de dos car il se met sur le dos des responsabilités qui ne lui appartiennent pas.
  • il a souvent des hauts et des bas et est facilement déstabilisé par ses émotions. Pendant un certain temps il est heureux et tout va bien et tout à coup il se sent malheureux et triste. Il se demande même pourquoi car, très souvent, cette situation arrive sans raison apparente. En cherchant bien, il pourrait découvrir sa peur de la solitude.
  • sa difficulté à terminer une relation lui fait faire beaucoup de pirouettes pour ne pas se retrouver seul.
  • il croit que si l’autre est d’accord avec lui, c’est une preuve d’amour.
  • en présence d’une personne en colère ou agressive, il s’écrase et devient comme un petit enfant qui a peur. Face à une personne autoritaire, il la croira indifférente et froide.
  • en vieillissant, il angoisse de plus en plus à l’idée d’être seul. Il choisit d’endurer une situation difficile plutôt que d’être seul.
  • il utilise souvent les mots suivants : seul, absent, je ne supporte pas, on ne me lâche pas, j’ai laissé tomber, etc.

La difficulté majeure pour les gens souffrant d’abandon est que leur ego leur fait croire qu’ils ne reçoivent jamais assez d’attention, de nourriture affective.
Peu importe les moyens utilisés pour en recevoir, ils sont convaincus qu’ils pourraient et qu’ils devraient en recevoir davantage.
Ils s’aiment tellement peu qu’ils ne cessent de rechercher des preuves d’amour de la part des autres.

Il ne faut pas oublier que c’est l’intensité de la blessure qui détermine l’épaisseur du masque.
Ainsi, une personne très dépendante aura toutes les caractéristiques mentionnées plus haut.
Si une autre n’en a que quelques-unes, c’est que sa blessure est moins grande.

La forme d’aide dont le dépendant a le plus grand besoin est le soutien des autres. Qu’il ait ou non de la difficulté à prendre des décisions par lui-même, le dépendant demande généralement l’opinion ou l’approbation des autres avant de décider. Il a besoin de se sentir soutenu, supporté dans ses décisions. Il ne se décide pas ou doute de sa décision seulement lorsqu’il ne se sent pas appuyé par quelqu’un d’autre. Quand il est soutenu, il se sent aidé et aimé.

La solitude est la plus grande peur du dépendant. Il est convaincu de ne pas pouvoir la gérer. C’est pourquoi il s’accroche aux autres et fait tout pour obtenir de l’attention. Il est capable d’endurer des situations très difficiles avant d’y mettre fin.

Sa peur est : “Que vais-je faire seul ? Que vais-je devenir ? Que va-t-il m’arriver ? Il est souvent en conflit avec lui-même, car d’un côté il demande beaucoup d’attention et d’un autre, il a peur que s’il en demande trop, ça finisse par déranger l’autre. Ce dernier pourrait alors le délaisser.

Lorsque le dépendant se sent abandonné, il croit qu’il n’est pas assez important pour mériter l’attention de l’autre.

L’émotion la plus intense vécue par le dépendant est la tristesse. Il la ressent au plus profond de lui sans comprendre, ni pouvoir expliquer d’où elle vient.

Beaucoup de personnes disent : “Je me sens tellement triste parfois et je n’ai aucune idée du pourquoi. Il me semble que j’ai tout pour être heureux, une bonne relation, une carrière, de bons enfants, etc. Pourquoi cette tristesse m’envahit-elle soudainement ? Je la sens dans tout mon corps.

Si vous reconnaissez cet état de tristesse en vous, il vous signale que votre blessure d’abandon est plus présente que vous ne le croyez. Il est fort possible que vous ne voulez pas en devenir conscient pour ne pas souffrir et que vous fassiez bon nombre d’actions vous laissant croire que tout va bien.
Avoir une vie sociale active en est un exemple.

Mais quand la tristesse ne peut plus être refoulée, elle refait surface à certains moments.
Lorsque vous prenez conscience qu’elle revient régulièrement, c’est qu’il est temps d’apprendre à gérer votre blessure d’abandon.

Il peut reconnaître qu’il souffre d’isolement lorsqu’il vit une grande anxiété à l’idée d’être seul. Il croit que tout serait tellement mieux si une autre personne se trouvait avec lui.
Un humain peut très bien se sentir seul mais sans en souffrir. Le degré d’anxiété détermine le degré de la souffrance.

Chez le dépendant, lorsque quelqu’un de cher décède, il vit un sentiment d’abandon. Il a de plus en plus de difficulté à accepter la mort de qui que ce soit, car chaque mort vient réveiller sa blessure d’abandon et contribue à accentuer son degré d’agoraphobie.

Une personne dépendante, homme ou femme, peut ne pas vouloir d’enfant sous prétexte de vouloir garder son indépendance. Cela cache souvent chez l’homme dépendant la peur de ne plus recevoir toute l’attention de sa conjointe s’il y avait un enfant présent dans la famille. La femme dépendante, elle, aura plutôt peur de se sentir étouffée par toutes les obligations qu’un enfant amène. Par contre, si elle veut en avoir, elle les préfèrera lorsqu’ils sont jeunes, au moment où ils sont le plus dépendants d’elle. Cela la fait se sentir plus importante.

La blessure d’abandon affecte notre façon de communiquer. Les peurs du dépendant qui l’empêchent de communiquer clairement et de faire ses demandes sont les suivantes : peur de pleurer, peur que l’autre parte, qu’il ne soit pas d’accord et ignore ce qui est dit ou demandé, de se faire dire non, de se faire refuser, de ne pas être soutenu comme il s’attend à l’être, de ne pas répondre aux attentes des autres.

Si vous vous voyez avec ces peurs, voilà un bon moyen pour découvrir que vous n’êtes pas vous-même et que c’est votre blessure d’abandon qui prend le dessus.

Voici la description du corps physique du dépendant.
Rappelons que le corps exprime exactement ce qui se passe à l’intérieur d’une personne.
Le corps physique du dépendant est :

  • long, mince, il manque de tonus
  • système musculaire sous-développé
  • bras semblent trop longs et pendent le long du corps
  • épaules tombantes
  • dos courbé, le buste tombe en avant
  • certaines parties du corps sont tombantes ou flasques ou sont situées plus bas que la norme
  • il a de grands yeux tristes et tombants
  • une petite voix d’enfant ou plaintive
  • il s’appuie souvent sur quelque chose ou sur quelqu’un
  • il favorise les vêtements amples ou pendants

Au niveau de l’alimentation, le dépendant peut manger beaucoup. Comme son attitude intérieure générale est de ne jamais en avoir assez, c’est aussi le message que son corps reçoit lorsqu’il mange. Son corps réagit donc en conséquence. Le dépendant a tendance à devenir boulimique. Lorsque l’homme ou la femme n’ont pas de substitut au parent manquant, c’est alors qu’ils font un transfert sur la nourriture.

Voici différentes maladies sujettes à être développées par les personnes souffrant de la blessure d’abandon : les problèmes de dos, l’asthme, les bronchites, l’hypoglycémie, l’agoraphobie, le diabète, les glandes surrénales, la myopie, l’hystérie, la dépression, les migraines, les maladies rares qui attirent davantage l’attention, les maladies incurables.

N’oubliez pas que tout ce qui précède n’est vécu que lorsqu’une personne souffrant d’abandon décide de porter son masque de dépendant, croyant ainsi éviter de souffrir selon la gravité de la blessure. Ce masque peut être porté très peu ou très souvent.

Il est également important de préciser que, plus la blessure d’abandon est importante, plus cela signifie que vous vous abandonnez vous-même (c’est-à-dire que vous vous laissez tomber) ou que vous abandonnez d’autres personnes, des situations ou des projets.

Cet article a pour but de vous aider à devenir conscient de la blessure d’abandon, le dernier article contiendra toutes les informations dont vous aurez besoin pour guérir cette blessure et redevenir vous-même, sans croire que la vie est remplie d’abandons.

Dans le prochain article, je développerai la troisième blessure de l’âme, la blessure d’humiliation.

A bientôt !

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